Texte publié dans : Karen Biesbrouck, Stefan Elders and Gerda Rossel (eds.), 1999, Central African Hunter-Gatherers in a Multidisciplinary Perspective: Challenging Elusiveness. Proceedings of the Colloquium on Hunter-Gatherers of Equatorial Africa, held at Leiden, The Netherlands, October 7-9, 1996. Leiden: CNWS. 331 p., pp.75-87

Traces de très anciennes occupations humaines de la forêt tropicale au Gabon

(Evidence of very old human settlements in the tropical forest of Gabon)

Bernard CLIST

Résidence La Chesnaie, Bâtiment A, Entrée 3, 40 Boulevard Rouquier, 06130 Grasse, France.

Paper presented for the Colloquium on hunter-gatherers of equatorial Africa, University of Leiden, Netherlands, 7-9 october 1996


Abstract :
Research carried out during the last 10 years in Gabon has shown hunter-gatherers were living in the country since at least 100,000 years ago. Since then, all the areas of Gabon were settled, though probably in small numbers not exceeding 2,000 people during the Middle Stone Age and 26,000 people during the Late Stone Age.
Hunter-gatherer groups knew quite well the surrounding areas as shown by evidence suggesting economical contacts of some sort along 100 kilometres of forest. Furthermore, data now convincingly suggests some gabonese hunter-gatherer groups were living in the tropical forest since c.40,000 bp.
Last but not least archaeological research has started to comprehend the interrelationship between hunter-gatherers and villagers starting c.5,000 bp. It has shown villages to be settled in the forest since at least 2,500 bp (800-400 BC). Thus it is not with iron implements man was able to "conquer" the tropical forest but with stone tools.

1. Introduction.

Encore trop souvent on découvre au gré de nouvelles publications la référence pour l'Afrique centrale à une forêt équatoriale vide aux temps préhistoriques, livrée aux animaux et aux plantes: "...la forêt équatoriale où l'Homo erectus, lui, ne se risquait pas." (Van Noten, 1991, p.22). Même pour des périodes plus récentes on sent des réticences: "Les gisements de faciès sangoen semblent pourtant être les plus anciens en bordure de la forêt équatoriale, dans les régions aujourd'hui boisées. Mais la question reste posée de savoir si ces régions étaient boisées lors de leur occupation." (Ibid., p.23). Ou encore: "Il semble donc que cette région (= Afrique centrale Atlantique, NdA) ait été peuplée plus tardivement que le reste de l'Afrique, sans doute lors de la dernière grande dégradation climatique, contemporaine du Würm, qui a suffisamment fragmenté la grande forêt ombrophile pour la rendre pénétrable à l'homme." (Lanfranchi, 1990, p.504).

Les africains eux-mêmes ne perçoivent que très mal la très grande ancienneté de leurs cultures ancrées sur les bases jetées lors de l'arrivée de populations sédentaires il y a 5.000 ans bien adaptées par leurs système sociaux, leurs rituels, leurs sociétés secrètes, leurs arts au milieu forestier.

Il va sans dire que des chercheurs d'autres disciplines (zoologie, botanique, etc.) peu au fait des connaissances archéologiques traitent les zones forestières tropicales africaines où ils travaillent comme s'ils étaient dans des forêts vierges. Enfin, dans d'autres cas, plus rares, on a pu argumenter les possibilités théoriques de subsistence de groupes de chasseurs-collecteurs en forêt tropicale en concluant à son impossibilité sans le concours d'une association à des agriculteurs (pour le premier voir Bailey, e.a., 1989).

Depuis maintenant une dizaine d'années les données amassées par la quinzaine d'archéologues actifs en Afrique centrale se sont lentement étoffées. Dominée par la problématique de l'apparition de sociétés sédentaires productrices de leur nourriture, les recherches ont cependant petit à petit livrés des documents concordants sur la présence de chasseurs-collecteurs avant, pendant et après l'arrivée de ces sédentaires vers 5.000 bp, soit vers 3.000 avant notre ère . De plus, sans être totalement confirmées, des données paléoenvironnementales existent pour poser l'hypothèse de la présence de certains de ces groupes en plein milieu de la forêt équatoriale africaine.

C'est la même situation qui existe dorénavant en Amérique du Sud; les dernières recherches archéologiques démontrent la présence de l'homme en Amazonie dans un contexte de forêt tropicale et ce dès 11.500 bp (voir A.Roosevelt, 1996, in Science, vol.272, p.373). Là-bas aussi persistait l'idée d'une forêt inhabitée car difficile pour l'homme. D.Lavallée a très bien résumé cette opinion: "... une idée bien enracinée voulait que les ressources naturelles de la forêt amazonienne - gibier et végétaux - aient été à l'époque trop rares pour assurer la survie de groupes de chasseurs-cueilleurs "primitifs", avant l'"invention" de l'agriculture sur brûlis." (Lavallée, 1996, p.33). Dorénavant certains chercheurs peuvent affirmer: "L'abondance des sols anthropogéniques et leur association avec des forêts de palmiers et de fruitiers sylvestres suggèrent que la distribution des types de forêt et de végétation dans la région résulte en partie de plusieurs millénaires d'occupation par des populations dont la présence récurrente sur les mêmes sites a bouleversé le paysage végétal." (Descola, 1996).

Ce sont les données qui appuient la proposition de groupes de chasseurs-cueilleurs très anciens et vivants dans la forêt tropicale africaine que je vais présenter ici. Ces données sont centrées sur le Gabon car elles sont là les plus récentes et probablement les moins connues. Je vais alors essayer de faire comprendre l'importance du faisceau d'éléments qui tend à convaincre de la très grande ancienneté de l'occupation des terroirs par des hommes. Ces terroirs sont eux-même constitués de plusieurs écosystèmes forestiers et savanicoles. A la suite de cette première présence on verra que l'homme y est resté et est parfaitement attesté pendant les 100.000 ans qui suivront.

2. Age Ancien de la Pierre.

On divise en Afrique centrale les Ages de la Pierre en un Age Ancien de la Pierre (pré-100.000 bp), un Age Moyen de la Pierre (100.000 - 12.000 bp) et un Age Récent de la Pierre (post-12.000 bp). L'Age Moyen de la Pierre, qui comprend les plus vieilles traces de la présence de l'homme en forêt équatoriale, est subdivisé en un Sangoen et un Lupembien. L'Age Récent de la Pierre n'est pas pour l'heure subdivisé: le manque de données objectives le font considérer globalement, du moins dans ce pays.

On citera pour mémoire deux gisements qui posent problème: le site de la rivière Mingoué et celui d'Elarmekora (province du Moyen Ogooué). A Elarmekora une terrasse constituée de galets à 175 mètres au-dessus de l'actuel niveau du fleuve Ogooué contenait une petite série de galets taillés. A la Mingoué, le long de cette rivière, dans une terrasse de galets perchée à 100 mètres au-dessus du niveau actuel de l'Ogooué, une série de pierres taillées y a été ramassée. Sur des bases géomorphologiques, il a été suggéré que ces deux gisements d'altitude soient d'âge Pléistocène Inférieur, soit avant 700.000 bp (Oslisly et Peyrot, 1992).

On a pas encore découvert de véritable Acheuléen au Gabon. Il s'ensuit que Homo erectus responsable de cette industrie devait se limiter au pourtour de la forêt équatoriale, c'est-à-dire aux terres de Centrafrique, du sud-est et du sud du Zaïre et de l'Angola là où ces outils sont bien connus (Lanfranchi, 1991; Muya, 1991; Ramos, 1991).

Homo erectus a vécu en Afrique vers 1.500.000 - 100.000 bp. On suppose qu'il est venu en Afrique centrale lors d'une phase climatique sèche qui lui a permis de s'installer dans les milieux ouverts des pays mentionnés, dédaignant la forêt toujours présente au centre et sur la côte de la région (p.ex. voir Coppens, 1983; Van Noten, 1991).

3. Age Moyen de la Pierre.

Le Sangoen est maintenant bien connu au Gabon. Les premières traces sont découvertes dans des niveaux datables par les reconstitutions de paléoclimatologie d'avant 40.000 ans. Ces niveaux sont soit des "lignes de cailloux" enfouies profondément dans les sols - à la genèse complexe - ou encore la partie inférieure des recouvrements présents au-dessus de ces "lignes de cailloux" (=stone-lines en anglais).
Les haltes des chasseurs-collecteurs sont installées en sommet de colline. En général, un cours d'eau coulait à proximité immédiate. Les outils utilisés sont surtout des galets taillés sur une ou deux faces et des pics. Certains galets taillés se rapprochent des proto-bifaces. A cet outillage de base s'ajoute tout un matériel sur éclats, ainsi que des racloirs, rabots, hachereaux, etc. La matière première est en général des quartzites ou des quartz collectés non loin des campements. On a aussi découvert des objets sur jaspe et silex.
Concernant l'économie les seuls critères objectifs concernent les roches utilisées que je viens de mentionner car les sols très acides du pays ne permettent pas la conservation des os. Toutes les roches sont d'origine locale limitant ainsi les déplacements entre le camp de base et la source de matière première à quelques kilomètres seulement. Les éléments indirects tels que faible densité des sites de ces époques, faible extension en surface des vestiges, permettent d'imaginer de petits groupes de chasseurs-collecteurs nomadisant sur le territoire gabonais. Ce territoire est pour l'instant circonscrit aux provinces de l'Estuaire, de l'Ogooué-Lolo, du Moyen Ogooué, de l'Ogooué Ivindo, de la Ngounié et du Haut Ogooué, c'est-à-dire, tout de même, 6 des 9 provinces du pays !
Il est possible que des alignements de charbons de bois enfouis à proximité immédiate des pierres taillées soient les restes de feux donc de l'utilisation des ligneux de la forêt par les hommes du Sangoen. On en retrouve au site d'Okala (Estuaire). Les charbons d'Okala ont été en partie identifiés par R.Dechamps. Il s'agit de Microberlinia brazzavillensis et de Brachystegia cynometroides.
L'homme qui vivait au Gabon durant ces époques est Homo sapiens. C'est durant cette période de la préhistoire qu'il s'installe et abandonne les objets sangoens découverts au cours des recherches.

Le Lupembien est un complexe industriel dont on retrouve les objets dans la partie inférieure des recouvrements. J'ai pu montrer ailleurs que la date des industries présentes dans cette partie des sols se situe entre 40.000 et 18.000 bp (Clist, 1995, p.105). Certains sites peuvent être plus jeunes et se placer vers 12.000 bp quelques temps avant l'apparition et le développement du complexe industriel de l'Age Récent de la Pierre.
Il existe peu de données sur le mode d'habitat des populations lupembiennes. On constate que les sites sont répartis sur la totalité du territoire gabonais, dans toutes les provinces à l'exception de l'Ogooué Lolo. Ceci ne veut pas dire que cette province était inhabitée. Cela veut plutôt dire qu'aucun archéologue n'a réalisé de recherches dans cette région du Gabon.
La large répartition spatiale des sites laisse supposer une présence constante de l'Homme dans les différents écosystèmes au cours des 35.000 ans de la période.
Les sites connus sont en général en sommet de colline, à proximité de cours d'eau, à de basses ou moyennes altitudes. Des découvertes dans les Monts de Bélinga indiquent que certains groupes occupaient les hautes terres.
Les groupes du moyen cours de l'Ogooué devaient probablement résider en savane, tout comme leurs voisins du Haut Ogooué tant au Ndjilien (40.000 - 30.000 bp, période climatique humide) qu'au Léopoldvillien (30.000 - 12.000 bp, période climatique sèche). Cependant, un faisceau d'indices suggère fortement que les groupes des provinces de l'Estuaire et de la Ngounié vivaient en forêt même au cours du Léopoldvillien, et peut être même déjà au Ndjilien (voir in Clist, 1995 et point 6 ci-dessous).
Les données permettent de se fabriquer l'image de groupes de chasseurs-cueilleurs adaptés au milieu local, les uns sur les hautes terres, les autres sur les basses terres, certains uns vivant en savane, d'autres vivant en forêt. Ce sont donc les populations lupembiennes itinérantes qui se sont adaptées aux milieux tropicaux; les habitants du pays aux périodes suivantes bâtiront sur cette expérience.
Une innovation par rapport au sangoen est l'apparition d'armatures de lances foliacées aux magnifiques retouches bifaces. Cette arme n'était pas connue auparavant. La retouche à la pression est pratiquée. Cela permet la production d'outils aux fines retouches sur les deux faces, armatures de lance, outils bifaces dits "à bords plus ou moins parallèles".
L'étroite similitude, sinon l'exacte duplication d'outils taillés dans des roches différentes à travers tout le pays indique la présence d'une identité culturelle qui se traduisait par un même schéma mental nécessaire à la réalisation d'outils aux formes prédéterminées par le tissu culturel.
Tous les groupes humains présents au Gabon étaient des chasseurs-cueilleurs. Encore une fois, la matière première utilisée pour la fabrication des outils en pierre donne une indication précieuse quant aux circuits suivis par les habitants. En effet, toutes les roches sont locales, obtenues dans un rayon d'un maximum de 30 kilomètres autour du camp de base.
Il est certain que nous n'avons pas encore découvert des sites de cette époque où la faune est conservée (acidité des sols en plein air au Gabon ! ). Cependant, considérant la diversité des écosystèmes parcourus, il est plus que probable que le régime alimentaire devait comprendre la consommation de fruits et de tubercules collectés, la chasse d'animaux de petite et moyenne taille, la pêche et/ou le piégeage de poissons dans les cours d'eau; aussi, vu la diversité des mêmes écosystèmes, l'homme devait connaître des variations régionales dans la composition de sa base alimentaire. De plus, il est possible que des feux aient été entretenus comme le laisse penser des niveaux charbonneux dépourvus de matériel archéologique comme au site de Remboué 9 (Estuaire) ou encore d'Angondjé (Estuaire).
Aucun squelette n'a été découvert dans des couches lupembiennes. Cependant au vu des découvertes dans les pays limitrophes un consensus existe pour affirmer la présence d'Homo sapiens sapiens au Lupembien.
La densité d'occupation devait être faible, 10 fois moins par rapport à ce qu'elle sera à l'Age Récent de la Pierre, c'est-à-dire 100 fois moins qu'un habitant au kilomètre carré et pour être plus précis 0,02 habitant / kilomètre carré pour les forêts de la Ngounié, soit pour une superficie de 267.667 kilomètres carrés, et si on considère que certains milieux étaient plus propices à l'homme que la forêt de la Ngounié - par exemple les savanes du centre du Gabon, ou encore les bordures des lagunes de la côte Atlantique entre Port-Gentil et Mayumba - une population de 5.000 personnes pour le Gabon au Lupembien.
Même si les habitats sangoens sont loin d'être tous connus aujourd'hui, on peut légitimement estimer que la densité d'occupation au Sangoen était moitié de celle du lupembien, c'est-à-dire 0,04 habitants/km² ou encore 2.000 habitants.

4. L'Age Récent de la Pierre.

Le passage de l'Age Moyen de la Pierre à l'Age Récent de la Pierre est pour l'instant inconnu. Les premiers sites de cette nouvelle époque ne sont attestés par des datations radiocarbones que seulement à partir de 8.000 bp.

Quoiqu'il en soit, 25 dates radiocarbones permettent de placer entre 7.000 BC et 2.000 BC l'occupation du Gabon par des groupes nomadisant (Clist, 1995, p.120).
Ainsi aucun site ne provient du début de l'Holocène; tous se placent dans sa seconde partie. Cette chronologie permet donc d'utiliser notre connaissance de la couverture végétale moderne car à ces époques le manteau forestier avait repris d'une manière sensiblement identique à ce qu'il est aujourd'hui, à la suite de la période sèche du Léopoldvillien. Par la suite, vers 3.000 bp un léger assèchement est connu avec pour corrollaire un recul de la couverture forestière (Schwartz, 1992).
L'habitat de l'homme de l'Age Récent de la Pierre est en général en plein air (Clist, 1995, pp.121-124). Cependant quelques rares sites en grotte sont désormais connus: grotte "de l'ancien four à chaux Stalon" à 25 kilomètres de Ndendé dans la province de la Nyanga (de Beauchêne, 1963, p.6), grottes des alentours de Lébamba et de Lastourville (Oslisly, e.a., 1994) dans la province de l'Ogooué Lolo.
Toutes les provinces du pays recèlent des gisements Age Récent de la Pierre. Les artefacts sont en général dans la moitié supérieure des recouvrements, et ce parfois jusqu'en surface.
Il semble au fil des fouilles réalisées qu'une spécialisation des zones de l'habitat ait été pratique courante. En effet, des sites livrent une grande quantité de débitage sans beaucoup d'outils, alors que d'autres sites, tout en livrant toujours un abondant débitage possèdent un plus grand nombre d'outils avec notamment des armatures de flèches.
L'outillage découvert atteste une grande évolution technologique. Tout d'abord des armatures de flèches tranchantes, perçantes simples, à pédoncule et ailerons ou seulement à pédoncule ou encore composites avec des segments, trapèzes et triangles présentes à travers le pays prouvent l'utilisation d'une nouvelle arme: l'arc et la flèche. Ensuite, ces sites se caractérisent par la pléthore des déchets de taille et une réduction de la taille moyenne des objets. Les industries Age Récent de la Pierre sont vraiment microlithiques.
La présence de poteries sur la côte Atlantique et plus particulièrement dans la partie nord-ouest du Gabon au sein des gisements de cette époque semble aujourd'hui vérifiée. En effet, par trois fois une association pierres taillées/poteries a été datée de vers 5.500/3.500 bp (voir Peyrot, Clist et Oslisly, 1990; Clist, 1990; Clist et Jézégou, 1991, p.127; Clist, 1995, pp.136-140). Un autre site, dit Nzogobeyok 2, étudié par R.Lanfranchi et moi-même, a livré, sans être daté au radiocarbone, d'abondantes pierres taillées ainsi que quelques tessons aux décors rappelant à s'y méprendre la production des sites Néolithique Ancien. Or, ces gisements néolithiques sont contemporains des couches Age de la Pierre les plus récentes.
Des échanges sur de longues distances sont vérifiés par les sites Age Récent de la Pierre de la province de l'Estuaire. Là, des objets sur dolérite et sur basalte ont été relevés. Or le basalte ne se trouve qu'au volcan de la pointe Ngombé face à Libreville distant de 26 kilomètres des habitats, et de plus séparés par un large bras d'eau, l'estuaire du Gabon, et enfin, la dolérite ne peut se trouver au plus près qu'à 90 kilomètres environ en direction de la frontière de Guinée-Equatoriale. Une expédition vers le basalte de la pointe Ngombé requérait soit une connaissance du transport maritime - par exemple par radeaux - ou une longue marche par voie de terre sur 200 kilomètres soit 7 jours environ pour contourner l'estuaire et aboutir aux savanes où se trouve l'ancien volcan. De même, un voyage en direction de la dolérite demandait une absence de plusieurs journées. Le travail sur la source de matière première ne semble pas avoir dépassé la collecte ou l'extraction de matériel visible en surface.
En outre, de nombreux exemples existent attestant de l'origine locale des roches utilisées. Il est probable que dans quelques années lorsque les recherches archéologiques auront été plus poussées, on pourra déterminer la région d'origine d'une industrie rien qu'aux matériaux utilisés. On se reportera à Clist, 1995 (p.129) pour les premiers exemples.
Un autre aspect de l'économie de l'époque est l'utilisation des bois de la forêt environnante. On ne possède pour l'heure que deux sites où les charbons ont été identifiés: d'une part, la grotte Pahouin près de Lastoursville (Ogooué Lolo) d'où des charbons de Pterocarpus tinctorius, de Combretum sp. (=arbres), de Strophanthus sp. (=liane) et la résine de Copaifera sp. ont été identifiés par feu R.Dechamps (Oslisly, e.a., 1994), et d'autre part le site de Ndendé (Ngounié), fouillé par M.Locko, d'où les restes de Brachystegia sp., Connaraceae sp., Acanthaceae sp., Dialium sp., Dicotyledone sp., Sacoglottis gabonensis Urb., et Strombsiopsis zenkeri Engl. ont été identifiés par le même chercheur. Pour être tout à fait complet on parlera de la mention de la présence sur ce même site toujours à Ndendé de charbons d'Elaeis guineensis et de Canarium schweinfurthii (Locko, 1991, sous presse). Mais cette présence nécessite une vérification stratigraphique. Enfin, des niveaux charbonneux datés de l'Age Récent de la Pierre et sans artefacts existent à travers le pays. Encore une fois, peut être s'agit-il de feux entretenus par les populations nomades.
Concernant les Homo sapiens sapiens responsables de ces industries, on ne possède que quelques sépultures découvertes dans des grottes de la région de Lastoursville (Ogooué Lolo). On attendra les études en cours pour en parler plus longuement (voir Oslisly, e.a., 1994).
La densité d'occupation peut être estimée à partir de quelques rares surveys exhaustifs et les chiffres obtenus corrélés à la surface du pays.
Ainsi, les chiffres que l'on peut obtenir sur la base des sites connus, de la période de temps étudiée, et d'un groupe humain d'une vingtaine de personnes par campement est de moins de 0,1 habitant au kilomètre carré, soit un maximum de 26.000 habitants sur le territoire gabonais. Il s'agit d'une augmentation de la population d'un facteur 10 environ par rapport à l'Age Moyen de la Pierre qui précède.
Ces chiffres tirés des maigres données archéologiques complètes à l'échelle de micro-régions sont étrangement similaires à ceux des dernières publications relatives aux chasseurs-cueilleurs d'Amérique du Sud (Politis, 1996) .

5. Le Néolithique .

Je ne traiterai de ce sujet que rapidement car les populations de chasseurs-cueilleurs ont été forcément au contact des immigrants venus se sédentariser au Gabon.
Pour ceux qui veulent obtenir plus de renseignements, plusieurs publications récentes en ont fait la synthèse (Clist, 1990; Maret, 1990; Clist et Jézégou, 1991; Vansina, 1991; Clist, 1995; Clist, 1997).
Un Néolithique Ancien est connu sur le littoral Atlantique du Gabon entre 2.000 et 1.100 BC. Les villageois occupent d'abord les terres libres ou acueillantes de la côte. Puis, peut être quelques générations plus tard, profitant peut-être de leurs nouvelles connaissances acquises sur la forêt mais aussi d'un léger assèchement climatique (Schwartz, 1992) de nouveaux villages s'installent sur les berges des rivières (Komo puis Ogooué), puis plus tard encore sous la forêt. Petit à petit les villages colonisent des zones forestières de plus en plus grandes. Le centre du pays est atteint. Puis au Néolithique Récent entre 1.100 et 1 BC toutes les savanes et les principales régions forestières ont dû être occupées. Une vitesse linéaire moyenne de 1,2 kilomètres par an a été calculée pour ces mouvements.
La densité d'occupation est certainement plus élevée qu'aux Ages de la Pierre qui ont précédés. On a pu calculé une densité de 0,2 habitants au kilomètre carré pour un secteur de la forêt de la province de la Ngounié, c'est-à-dire le double de la population de l'Age Récent de la Pierre. En chiffre réel il s'agirait d'une population de 52.000 habitants sur l'ensemble du pays, si on accepte d'extrapoler les chiffres propres à la Ngounié à l'ensemble du pays.
C'est au Néolithique que se tresse un réseau d'échange le long de l'Ogooué entre l'amont et l'aval d'une part, entre l'amont de l'Ogooué et l'estuaire du Gabon d'autre part. Ce réseau a dû servir d'épine dorsale au Groupe d'Okala qui s'étendait des berges de l'Atlantique jusqu'à Booué, en amont de l'Ogooué entre 1.200 et 1 BC.
L'importance de la présence de villages loin en forêt au Néolithique Récent n'est pas à négliger. En effet, l'homme conquiert son espace vital au dépend de la forêt et abat donc des arbres, d'une part pour son village, d'autre part pour ses champs. Les coupes en forêt au Gabon remontent à au moins 3.000 ans. Depuis, des villages y ont été installés sans interruption et dans toutes les régions du pays.
Enfin, c'est certainement au Néolithique Récent, et non à l'Age du Fer, que se posent les prémisses, les bases des cultures des groupes ethniques de l'histoire moderne. L'Age du Fer va se bâtir sur les traditions et savoir-faire, hérités des ancêtres néolithiques.
Sur un plan environnemental, on peut estimer que toutes les régions du Gabon ont subi un cycle de phases de déboisement et de phases de régénération à tendance climatique depuis les premiers villageois néolithiques, c'est-à-dire depuis 5.000 ans.

6. Le paléoenvironnement.

C'est une chose de vérifier la présence de chasseurs-cueilleurs depuis au moins 40.000 ans dans la région Afrique centrale (voir points 2, 3 et 4 ci-dessus), c'est une autre affaire de corréler cette présence avec un milieu forestier. En effet, la couverture forestière a varié au rythme des fluctuations climatiques. Certains peuvent utiliser cette absence de données pour appuyer leur thèse d'une absence de chasseurs-cueilleurs dans un milieu forestier tropical (Bailey,e.a., 1989; Blench au cours de ce colloque).

En Afrique, et plus particulièrement en Afrique tropicale, les mêmes variations climatiques qu'ailleurs en Europe et en Amérique du Nord ont amené des changements différenciés en ce qui concerne la végétation et le climat régional. Aujourd'hui, on y distingue une succession de phases dites humides et de phases dites sèches. Grossièrement, les phases humides correspondent à des périodes interglaciaires, les phases sèches à des phases glaciaires. En Afrique Centrale on a pu reconstituer les variations climatiques de ces 100.000 dernières années, contemporaines de la glaciation de Würm en Europe. Au sein de cette tranche de temps, les paléoclimatologues ont définis deux phases sèches, le Maluékien (vers 70.000 et 40.000 bp) et le Léopoldvillien (vers 30.000 et 12.000 bp), et deux phases humides, le Ndjilien (vers 40.000 et 30.000 bp) et le Kibangien (depuis 12.000 bp). La totalité de ces phénomènes s'inscrivent donc à l'intérieur du Quaternaire et plus précisément au cours du Pléistocène Supérieur ou Récent (160.000 à 10.000 bp) et de l'Holocène (depuis 10.000 bp).

Il faut maintenant procéder à la présentation des éléments de la thèse complémentaire: au moins partie des groupes de chasseurs-cueilleurs ont habités la forêt tropicale et donc étaient adaptés depuis très longtemps à cet environnement particulier.

Avant le Maluékien, phase sèche qui débute vers 70.000 bp, des données océanographiques (Jansen, 1990) et polliniques (Bengo et Maley, 1991), encore isolées, suggèrent l'existence de plusieurs variations climatiques.
Les analyses polliniques, quant à elles, illustrent une extension des forêts tropicales à Euphorbiaceae et Caesalpiniaceae et des savanes au cours d'une période allant de 190.000 à 120.000 bp, pendant que les forêts montagnardes à Podocarpus diminuaient; cette extension est suivie d'une régression forestière et des savanes associées avec augmentation de la forêt de montagne de 120.000 à 100.000 bp. De 100.000 à 60.000 bp environ on assiste à une série de petites variations climatiques avec presque toujours corrélation entre hausse et baisse des forêts tropicales et des savanes; à l'inverse la forêt à Podocarpus semble profiter de la régression des forêts tropicales de basses altitudes. On note deux maxima plus importants que d'autres de l'extension des mangroves à Rhizophora: la première vers 130.000/120.000 bp, la seconde vers 20.000/12.000 bp.
A partir de 70.000 bp les données sont plus fiables car plus fournies. On se reportera à Schwartz (1991), Lanfranchi et Schwartz (1990), Schwartz et Lanfranchi (1993) pour des synthèses et/ou détails sur ce sujet dont les éléments sortent quelque peu de mon sujet.
Les reconstitutions tendent à démontrer qu'un couvert végétal ouvert à forêt fortement réduite recouvrait le Gabon lors de la création de "stones-lines" où se découvrent les outils sangoens, soit avant 40.000 ans.
Lors du réchauffement Ndjilien (40.000-30.000 bp) la forêt recolonise les sols.
A Okala (Estuaire) des objets façonnés par l'homme sont coincés sous un niveau de charbons de bois daté de c.40.000 bp; des mesures de 13C n'indiquent pas de changement dans la couverture forestière. Sur un autre gisement, celui d'Angondjé, proche de seulement kilomètres d'Okala, des objets sont encore découverts à la base du recouvrement dans la même position qu'à Okala. Une date sur un niveau charbonneux au deux tiers du recouvrement donne 11.800-11.000 BP. Dans le recouvrement des collines au nord de la rivière Remboué (Estuaire), dans une zone de seulement 70 kilomètres carrés, des pierres taillées sont découvertes de la base du recouvrement jusqu'au centre de ce recouvrement; au site de Remboué 9 un niveau charbonneux permet de placer vers 21.000 BP la formation du centre de ce recouvrement; de nouveau les mesures de 13C n'indiquent pas de changement dans la couverture forestière entre la base du recouvrement et le niveau de 21.000 BP (Clist, 1995).
Dans la province de la Ngounié, dans la région immédiate de la rivière Ofoubou, un survey en 1991 montra la présence d'industries sur quartz et silex dans la partie inférieure des recouvrements. Cette région est aujourd'hui recouverte par une forêt dense. Elle se trouve à l'ouest du massif du Mayombe. D'autre part, des analyses 13C dans la moitié supérieure du recouvrement de cette forêt n'a pas montré de variation: la forêt semble toujours présente. Enfin, une étude botanique a montré l'importance des Caesalpiniacées (24% des arbres présents): on peut que difficilement envisager une savanisation de cette zone en présence de ces arbres dotés d'une faible rapidité d'extension (Clist, 1991; Clist, 1995).
Dans les autres régions gabonaises où des industries Age Moyen de la Pierre ont été découvertes les recherches ne permettent pas de savoir quelle était le genre de couverture végétale à l'époque de la présence humaine.
Cependant, la découverte par les membres de la Société Préhistorique et Protohistorique gabonaise en 1963 du site de l'Ivindzi dans l'est de la province de la Ngounié, au coeur du massif du Chaillu, suggère que des sites archéologiques anciens sont bien présents dans une autre région où la forêt a du subsister même au cours des phases sèches (Clist, 1995, p.110).
Au cours du refroidissement Léopoldvillien, à partir de 30.000 bp, une nouvelle reconquête des savanes a lieu. Cependant, encore une fois, les analyses 13C dans l'ouest de la province de l'Estuaire ne montrent pas de changement notable de la couverture végétale. Les sites Lupembien de même époque devaient donc être là sous la forêt.
Quelques sites Lupembien de la forêt de la Ngounié (Clist, supra) vont dans le même sens.
Plus tard, la forêt se réimplante pour atteindre l'extension connue aujourd'hui vers 6000 bp: c'est le réchauffement du Kibangien.
Cependant, les données paléobotaniques nuancent ce schéma: au site de Ndendé (province de la Ngounié) les travaux de R.Dechamps sur les charbons de bois ont montrés que l'environnement vers 8.000 / 4.500 bp était forestier alors qu'aujourd'hui on trouve des savanes (Locko, sous presse) et il a été montré qu'un léger assèchement climatique régional a eu lieu vers 3.000 bp (Schwartz, 1992).
Quoiqu'il en soit, les gisement Age Récent de la Pierre sont connus à partir de 8.500 BP pour les plus vieux. Je l'ai montré dans la partie 4, les sites sont connus dans toute les provinces, c'est-à-dire sont présents dans 80% des cas dans un milieu forestier à en juger par les reconstitutions paléoclimatiques. Cette présence se perpétuera jusqu'à l'arrivée des populations sédentaires créant les premiers villages au Gabon. Depuis 5.000 ans, villageois et chasseurs-cueilleurs ont vécus en voisins ce qui explique aisément sur le plan historique une lente transformation des cultures pygmées matérialisée par une perte d'éléments culturels purement pygmées; cette transformation est bien sûr toujours en cours aujourd'hui (voir p.ex.M.Thuret pour ce colloque Sédentarisation des pygmées Aka Mbenzele et discours identitaire).

7. Conclusions.

Des chasseurs-cueilleurs ont bien habités en forêt dans certaines régions du Gabon actuel depuis au moins le Lupembien, soit depuis 40.000 ans ! De 40.000 ans jusque la fin du Léopoldvillien vers 12.000 bp on peut suivre l'évolution du complexe industriel présent à travers le Gabon, habitant pour certains groupes des savanes, et pour d'autres des forêts. On peut estimer leur population à 5.000 âmes environ (0,02 habitant/km²).
Un hiatus semble exister entre 12.000 et 8.000 bp, date des plus vieilles industries connues de l'Age Récent de la Pierre.
Je suis convaincu qu'il s'agit là d'un effet des recherches et non d'une situation réelle.
Depuis 8.000 bp, la forêt gabonaise est habitée. D'abord, seulement par de petits groupes de chasseurs-cueilleurs qui ont pu totaliser 26.000 habitants (0,1 habitant/km²). Plus tard, à partir de vers 5.000 bp par des chasseurs-cueilleurs et des villageois dont la densité d'occupation ira en s'accroissant régulièrement pour atteindre un chiffre probable de 134.000 habitants au cours de l'Age du Fer (0,5 habitant/km²), puis finalement de 380.000 habitants au début du XXe siècle (1,4 habitant/km²).

Pour revenir aux pygmées, actuels chasseurs-cueilleurs de cette région d'Afrique centrale, il est bien sûr tentant d'en faire les descendants des premiers nomades forestiers. Il s'agit là du modèle le plus couramment admis. Il ne faut pas cependant figé ces groupes comme d'éternels chasseurs-collecteurs. Plusieurs études ont montré la diversité d'adaptation de "petits" hommes ainsi que des "grands" hommes aux différents modes d'acquisition de nourriture (p.ex.Vansina, 1986).
Cependant, il existe sur le plan archéologique une rupture au Gabon entre les industries de l'Age Moyen de la Pierre (Sangoen, Lupembien) et celles de l'Age Récent de la Pierre, quoiqu'il existe des éléments pour illustrer une "coexistence" d'industries "lourdes" (Lupembien, Gabon, Congo, Zaïre, etc.; voir in Lanfranchi et Schwartz, 1990 et Lanfranchi et Clist, 1991) à l'ouest et d'industries "légères" à l'est de l'Afrique Centrale (nord-est du Zaïre; voir in Lanfranchi et Clist, 1991) vers 40.000 / 30.000 bp. Il est difficile de concevoir les pygmées actuels se promenant des journées entières sur l'actuel territoire gabonais avec, par exemple, des pics de près de 2 kilogrammes en "poche", ou même, l'augmentation du poids moyen des outils utilisés étant peut-être le reflet d'une réduction de la mobilité des groupes (Sheppard et Kleindienst, 1996), manipulant aisément ces gros outils au camp de base. L'hypothèse d'une tranformation de populations résidantes aux marges de la forêt tropicale et qui petit à petit vont physiquement s'adapter au nouveau contexte (diminution de la taille notamment ) est une possibilité. Cependant, les données sont encore trop lacunaires et la modélisation passe nécessairement par l'archéologie.
C'est cette archéologie qui peut aujourd'hui remettre en cause certaines thèses anthropologiques récentes et notamment, on l'a vu au travers de ce texte, l'impossibilité pour des chasseurs-collecteurs de vivrent toute l'année sous le couvert forestier: des groupes nomades ont en effet vécu depuis 40.000 ans dans la forêt tropicale.
La réalité de cette présence devra se concrétiser lentement dans les années à venir en rajoutant de nouvelles données de terrain et en organisant de nouvelles rencontres telle celle de Leiden dont la richesse réside dans l'échange transversal d'informations encore humides!
Il est temps aujourd'hui de faire se rejoindre anthropologie et archéologie par une nouvelle modélisation de l'adaptation des hommes au monde de la forêt tropicale africaine.

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